Ces volontaires qui redonnent à la cité “l’amour de la France”

Test Acount Mardi 26 Juin 2018-13:44:44 Presse
Le Figaro
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Aide aux devoirs, alphabétisation, jeux dans la rue, insertion sociale, dîners d'ados... En s'installant, parfois en famille, dans les quartiers les plus pauvres, les membres de l'association Le Rocher tentent de développer chez leurs voisins le goût de l'effort et la responsabilisation. Un impact de balle sur la porte vitrée, une poignée de dealers qui font le guet sous leurs casquettes siglées, une persistante odeur d'urine au bas de l'escalier. «Se soire ne sor pas (sic)», est-il inscrit sur le mur défraîchi. «Tant qu'ils ne nous interdisent pas de rentrer!» rigole Stéphane du Pin de Saint-André. C'est dans cette barre de HLM du quartier Mistral, le plus pauvre de Grenoble - le plus violent aussi - que ce jeune père de famille s'est installé en août 2013. Ouvrant dans cette cité sensible une antenne du Rocher, association catholique d'éducation populaire, qui envoie des volontaires en immersion dans les quartiers en difficulté. Aide aux devoirs, alphabétisation, jeux dans la rue, insertion sociale, dîners d'ados, camps pendant les vacances, l'idée est de mettre en place toutes sortes d'activités éducatives, sociales et culturelles qui développent le mérite, le goût de l'effort, la responsabilisation. Et surtout «l'amour de la France». Lancé en 2000 à Bondy, en Seine-Saint-Denis, le Rocher compte aujourd'hui huit antennes dans le pays, bientôt neuf. «L'objectif, c'est vivre avec pour faire ensemble, précise Arnaud de Carmantrand, directeur général de l'association. Face à cette fracture sociale, des couples et des jeunes, salariés, bénévoles ou en service civique, donnent un à trois ans de leur vie pour jeter des ponts entre ces deux mondes. Et c'est une vraie symétrie: tous sont bousculés après ces rencontres improbables!»

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